Film sulfureux dès sa sortie, Crash
est une nouvelle exploration de David Cronenberg qui pousse très loin le
travail de l’un de ses motifs préférés, à savoir la trituration des corps et le
mélange organique-mécanique (en particulier la fusion entre la chair et
le métal), motif qui jalonne nombre de ses films.
Il s’appuie sur un couple échangiste en mal de sensation (pierre d’assise déjà on ne peut plus aventureuse pour le récit) et emmène ce couple vers des sensations où l’extase confine à l’autodestruction physique. On comprend le parfum subversif qui remplit le film, parfois jusqu’au malaise.
Cronenberg construit donc son film autour d’une exploration progressive, qui commence par le voyeurisme (l’excitation vient de la contemplation d’un carambolage terrible), et va jusqu’à mettre en scène ses propres accidents. Il montre par là-même que cette exploration n’a aucune limite (la réplique finale montrant bien à quel point c’est la collision ultime qui est recherchée, celle qui tuera). La métaphore avec l’acte sexuel est on ne peut plus nette, d’autant que Cronenberg relie James Ballard et sa femme, personnages vides et à la recherche de cette « autre chose », avec Vaughan, sorte de gourou qui trouve son énergie sexuelle dans la reconstitution d’accidents. L’automobile devient alors un moyen d’accéder à la jouissance et Cronenberg mélange, dans les scènes de collision, le sang, l’huile, le carburant et le sperme. Et, à la tôle froissée et au métal déchiré, répondent les terribles cicatrices, les scarifications, les broches et autres prothèses de métal.
Bien entendu cette exploration du corps répond au vide intérieur de l’Homme moderne tel qu’il apparaît chez Cronenberg. Il n’est question, pour cet Homme moderne cerné de technologie, que de ressenti, mais jamais de pensée ou de spiritualité. Les seules expériences tentées ou recherchées ont trait au ressenti physique et l’exaltation de l’esprit suit celle du corps (et l’un contredit l’autre : la souffrance physique allant avec l’exaltation). Le culte de la voiture – engin iconique de l’individualisme – est détourné vers l’objet qui permet la jouissance.
Le film, alors, cherche à capter ce frisson caché, ultime, le dernier qui reste dans cet homme déshumanisé, désincarné et qui se réduit à son corps.
Il s’appuie sur un couple échangiste en mal de sensation (pierre d’assise déjà on ne peut plus aventureuse pour le récit) et emmène ce couple vers des sensations où l’extase confine à l’autodestruction physique. On comprend le parfum subversif qui remplit le film, parfois jusqu’au malaise.
Cronenberg construit donc son film autour d’une exploration progressive, qui commence par le voyeurisme (l’excitation vient de la contemplation d’un carambolage terrible), et va jusqu’à mettre en scène ses propres accidents. Il montre par là-même que cette exploration n’a aucune limite (la réplique finale montrant bien à quel point c’est la collision ultime qui est recherchée, celle qui tuera). La métaphore avec l’acte sexuel est on ne peut plus nette, d’autant que Cronenberg relie James Ballard et sa femme, personnages vides et à la recherche de cette « autre chose », avec Vaughan, sorte de gourou qui trouve son énergie sexuelle dans la reconstitution d’accidents. L’automobile devient alors un moyen d’accéder à la jouissance et Cronenberg mélange, dans les scènes de collision, le sang, l’huile, le carburant et le sperme. Et, à la tôle froissée et au métal déchiré, répondent les terribles cicatrices, les scarifications, les broches et autres prothèses de métal.
Bien entendu cette exploration du corps répond au vide intérieur de l’Homme moderne tel qu’il apparaît chez Cronenberg. Il n’est question, pour cet Homme moderne cerné de technologie, que de ressenti, mais jamais de pensée ou de spiritualité. Les seules expériences tentées ou recherchées ont trait au ressenti physique et l’exaltation de l’esprit suit celle du corps (et l’un contredit l’autre : la souffrance physique allant avec l’exaltation). Le culte de la voiture – engin iconique de l’individualisme – est détourné vers l’objet qui permet la jouissance.
Le film, alors, cherche à capter ce frisson caché, ultime, le dernier qui reste dans cet homme déshumanisé, désincarné et qui se réduit à son corps.
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