Très beau film
d’André Téchiné (sans doute son chef-d’œuvre), qui décrit une relation
passionnée et complexe entre deux personnages. Il réunit deux acteurs
exceptionnels au jeu à peu près opposé et la sauce prend parfaitement : ces
deux personnalités d’acteurs provoquent un déphasage permanent entre les deux
personnages.
Gilles,
trentenaire un peu paumé qui ne demande qu’à se fixer, est un écorché vif,
toujours sur le fil du rasoir, suivant ainsi le jeu habituel de Patrick
Dewaere. Mais un Patrick Dewaere plus contenu que d’habitude : on est loin de la
folie déjantée de Série noire, on sent l’agitation et la fragilité du personnage plus qu’on ne la voit.
Hélène, de son côté, bénéfice du jeu « absent » de Catherine Deneuve : l’actrice parvient à incarner un personnage étranger à elle-même, qui est ailleurs, inatteignable. Elle vit dans son passé, articulé autour de la belle demeure – qui tombe en lambeaux – de la Salamandre, incapable de se détacher de ce deuil et de vivre à nouveau (jolie idée de faire une anesthésiste de ce personnage éteint et anesthésié).
Ces deux personnages, de milieux sociaux si opposés, au passé complexe, traînant des solitudes différentes, tentent de se mettre en phase, n’y parviennent pas, se rassemblent, se brouillent, se retrouvent, se séparent à nouveau. La fin ouverte laisse cependant entendre qu’ils vont continuer ainsi de tenter de coïncider l’un et l’autre, en un yo-yo permanent.
Hélène, de son côté, bénéfice du jeu « absent » de Catherine Deneuve : l’actrice parvient à incarner un personnage étranger à elle-même, qui est ailleurs, inatteignable. Elle vit dans son passé, articulé autour de la belle demeure – qui tombe en lambeaux – de la Salamandre, incapable de se détacher de ce deuil et de vivre à nouveau (jolie idée de faire une anesthésiste de ce personnage éteint et anesthésié).
Ces deux personnages, de milieux sociaux si opposés, au passé complexe, traînant des solitudes différentes, tentent de se mettre en phase, n’y parviennent pas, se rassemblent, se brouillent, se retrouvent, se séparent à nouveau. La fin ouverte laisse cependant entendre qu’ils vont continuer ainsi de tenter de coïncider l’un et l’autre, en un yo-yo permanent.
Le film illustre
parfaitement les complexités du cœur, de la vie, des rapports homme-femme, avec
ses contradictions, ses emportements, ses revirements inexplicables, ses
moments qui, comme des fulgurances, remettent tout en question. Porté par ses
deux interprètes, Hôtel des Amériques
est une magnifique réussite.
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