Dans ce film
spectaculaire et ambitieux, John Ford cherche rien moins que de raconter
l’immense épopée de la construction de la première ligne de chemin de fer
destinée à relier l’Est et l’Ouest des Etats-Unis.
Dans le film, le
récit entremêle des éléments purement romanesques avec des éléments
historiques : la petite histoire côtoie la grande sans arrêt. Ford insère
ainsi des points de repères historiques qu’il met en images, depuis la
signature décisive par Lincoln, qui donne l’impulsion décisive au projet,
jusqu’au dernier clou – en or – posé sur les rails au moment où les deux
compagnies – l’une partie de l’Est et l’autre de l’Ouest – se sont rejointes.
Le chemin de fer
est ici une métaphore de la civilisation qui se répand au travers de
l’immensité de la Nature. Dans la confrontation à l’espace qu’il faut franchir
et transformer, la pose des rails est un symbole puissant : la civilisation
progresse, pas à pas, rail par rail, grâce aux ouvriers issus de toutes les
communautés qui s’unissent dans l’ouvrage. Des Irlandais, des Chinois, des
Italiens, des Polonais : la communion des efforts de chacun permet de réaliser
l’œuvre. Ford met donc au cœur de son récit une thématique sur laquelle il
reviendra souvent.
Si le chemin de fer
est ici le symbole du progrès et la liaison Est-Ouest un rêve qui se réalise, dans
d’autres films (le Jesse James de H.
King par exemple ou encore Bertha Boxcar
de M. Scorsese), il sera le symbole du capitalisme des gros financiers qui
spolient les petites propriétaires. Et Ford, attaché à la construction de la
Nation, n’aborde pas les conséquences du chemin de fer sur les Indiens et leurs territoires (guerres indiennes, massacres de bisons), thèmes qui ne seront
visités par le réalisateur que plus tardivement.
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