Splendide exercice de style de
Hitchcock, dont l’argument consiste d’abord à construire un meurtre parfait
puis à détricoter l’ensemble.
A partir d’une ligne simple – Tony Wendice (Ray Milland, très bien), cynique et sans guère d’affect, lorgne sur le bel héritage de sa femme Margot (magnifique Grace Kelly, archétype de l’héroïne hitchcockienne) – Hitchcock met en scène avec application la préparation du meurtre : Tony construit un mobile (un cambriolage qui tourne mal) et un alibi (il est dans un club public au moment du crime) et trouve un assassin pour faire le sale boulot. Son soin maniaque est fascinant et participe du plaisir intellectuel du film.
Le premier rebondissement vient avec Margot qui parvient à échapper au piège. Mais le mari, que l’on aurait pu croire ébranlé, ne fléchit pas pour autant – second rebondissement – et il parvient à construire une nouvelle stratégie qui accable sa femme. Si Margot s'est extirpée du piège, une seconde intrigue succède à la première. Et il faudra toute la sagacité de l’enquêteur pour parvenir à trouver le minuscule grain de sable – la fameuse clef cachée – et enrayer la belle mécanique froide et implacable du mari.
Le plaisir du film est bien entendu dans la façon qu’a Hitchcock de nous amener au résultat que l’on connaît d’emblée puisque l’on sait bien que le rugueux et froid Milland va être châtié et que la belle Grace Kelly ne va pas sauvagement se faire assassiner (1). Tout est si bien huilé et le mari est si intelligent et retors que l’on se demande comment Margot pourra s’en sortir.
L’ironie de Hitchcock se glisse dans des détails savoureux : le mari a toutes les peines du monde à empêcher sa femme de sortir quand il part à son club alors que tout est arrangé pour que le meurtre soit commis. C’est que Margot est bien loin de l’image de la femme au foyer qui attend sagement son mari (elle a d’ailleurs un amant). Le mari, alors, lui propose de classer des articles de journaux et lui glisse même entre les mains une jolie paire de ciseaux pointus : paire de ciseaux qui sera l’arme avec laquelle elle aura raison de celui qui voulait la tuer...
(1) : C’est précisément avec ce type
de certitude du public que jouera Hitchcock dans Psychose.
A partir d’une ligne simple – Tony Wendice (Ray Milland, très bien), cynique et sans guère d’affect, lorgne sur le bel héritage de sa femme Margot (magnifique Grace Kelly, archétype de l’héroïne hitchcockienne) – Hitchcock met en scène avec application la préparation du meurtre : Tony construit un mobile (un cambriolage qui tourne mal) et un alibi (il est dans un club public au moment du crime) et trouve un assassin pour faire le sale boulot. Son soin maniaque est fascinant et participe du plaisir intellectuel du film.
Le premier rebondissement vient avec Margot qui parvient à échapper au piège. Mais le mari, que l’on aurait pu croire ébranlé, ne fléchit pas pour autant – second rebondissement – et il parvient à construire une nouvelle stratégie qui accable sa femme. Si Margot s'est extirpée du piège, une seconde intrigue succède à la première. Et il faudra toute la sagacité de l’enquêteur pour parvenir à trouver le minuscule grain de sable – la fameuse clef cachée – et enrayer la belle mécanique froide et implacable du mari.
Le plaisir du film est bien entendu dans la façon qu’a Hitchcock de nous amener au résultat que l’on connaît d’emblée puisque l’on sait bien que le rugueux et froid Milland va être châtié et que la belle Grace Kelly ne va pas sauvagement se faire assassiner (1). Tout est si bien huilé et le mari est si intelligent et retors que l’on se demande comment Margot pourra s’en sortir.
L’ironie de Hitchcock se glisse dans des détails savoureux : le mari a toutes les peines du monde à empêcher sa femme de sortir quand il part à son club alors que tout est arrangé pour que le meurtre soit commis. C’est que Margot est bien loin de l’image de la femme au foyer qui attend sagement son mari (elle a d’ailleurs un amant). Le mari, alors, lui propose de classer des articles de journaux et lui glisse même entre les mains une jolie paire de ciseaux pointus : paire de ciseaux qui sera l’arme avec laquelle elle aura raison de celui qui voulait la tuer...
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