Chef-d’œuvre du giallo, Six
femmes pour l'assassin regroupe tout ce qui fait le charme du genre (un
assassin, des femmes et du sang très rouge) mais en l'augmentant d'une teinte
baroque extraordinaire.
Mario Bava colore à chaque instant son film de mauve, d'orange ou de
bleu, créant une atmosphère à la fois fantastique et étonnamment morbide. Il
joue ensuite avec des cadrages travaillés, un champ et un hors-champ savants, des
angles de vue surprenants ou une profondeur de champ délicieuse pour innover
sans cesse, s'amuser à mettre en avant un objet ou un détail horrible.
Bien
entendu le scénario est assez secondaire : si on ignore assez longtemps qui est
l'assassin, c'est avant tout le plaisir de se laisse porter par cette ambiance
étrange et envoûtante qui retient, davantage que le mystère policier. Cela dit, le
scénario demandait que l'on ne voit pas l'assassin : le voile qu'il porte
rajoute un élément visuel génial, qui achève de donner à ce giallo parfait un
accent délicieusement décalé.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire