Très beau film dont l’humour et le romantisme
s’équilibrent parfaitement, tout en gardant un fond de douce mélancolie (Dan n’est qu’en sursis sur le bateau ; Joan va bientôt mourir). La manière dont chacun des deux amants tait la vérité à l’autre est très belle et la fin,
magnifique, avec la compréhension réciproque sans un mot, a le bon goût de se
faire sans ce sentimentalisme sucré qui envahit aujourd’hui les écrans.
Cette façon dont chacun des deux a le sentiment de trouver l’autre,
cette complicité entre les deux personnages le temps d’une unique traversée
annonce bien sûr Elle et lui et la
fin, peut-être ouverte, est un doux enchantement.
Il ne fait guère de doute que de tels films – à la fois d’une humeur
drôle mais avec de la mélancolie, de l’humour mais avec de la légèreté, de la
douceur, et beaucoup de retenue dans les sentiments – ne sont plus réalisés
depuis bien longtemps, maintenant que tout romantisme est alourdi d’une insupportable
couche de sucre et que tout humour est envahi de vulgarité et de lourdeur. On
peut ainsi voir, dans ce Voyage sans
retour, un bel exemple, oublié, de ce que fut un jour la comédie romantique
américaine.
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