Intéressant film
sur Neil Armstrong (et non sur le projet Apollo 11, la différence n’est pas
anodine : le film n’est pas une fanfare à la gloire de la conquête de la
Lune). First Man prend son temps,
cherche à éviter le spectaculaire et s’autorise de longs moments de noir à
l’écran. Il reflète très bien, en fait, la personnalité d’Armstrong (Ryan
Gosling, toujours peu expressif et peu charismatique), homme calme, taiseux,
peu vendeur dirait-on aujourd’hui (moins, par exemple que Buzz Aldrin), mais
qui est une bonne image de l’ingénieur très compétent, froid, technique,
efficace.
Armstrong semble
devenir mutique avec la mort de sa fille qui le marque profondément, mais il
est dommage que Chazelle en rajoute (avec notamment la ridicule séquence du
petit bracelet jeté sur la Lune).
Mais First Man évite malgré tout de tomber
dans la même ornière qu’Apollo 13 de
R. Howard qui, sur un sujet très proche, livrait une partition sans âme, comme un
docu-fiction appliqué mais sans émotion, programmé pour plaire au public
américain. En se centrant sur un personnage – à la fois clef et atypique –
Chazelle biaise et s’éloigne de l’académisme hollywoodien. Au moins est-ce là
son projet, parce que le film ne propose pas non plus une esthétique originale
ou très marquée. Mais c’est le ton posé et presque intimiste, alors que le sujet
est spectaculaire, qui retient l’attention.
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