vendredi 16 novembre 2018

Macao, l'enfer du jeu (J. Delannoy, 1942)




Intéressant film de Jean Delannoy, qui est un bon exemple de film d’aventures, exotique, un peu kitsch (le Macao de carton-pâte), un peu académique et emprunté (certains jeux d’acteurs), mais avec un certain charme.
C’est dommage que plusieurs personnages apparaissent superficiels ou surjoués (la jeune fille naïve, le journaliste prétendant) parce qu’ils donnent un coup de vieux au film dans une intrigue qui, par ailleurs, compose une belle galerie de personnages.



Et c’est autour de trois personnages très différents que l’intrigue se noue : le capitaine allemand est porté par un Stroheim fidèle à lui-même (toujours parfait pour jouer des personnages qui ont été mais ne sont plus et auxquels il reste l’apparat d’une grandeur passée), Mireille Balin compose une danseuse un peu perdue, un peu lascive, un peu déçue, au ressort brisé. Son jeu très naturel contraste parfaitement avec celui de Stroheim. Et Sessue Hayakawa forme un inquiétant chef de mafia local. Chacun de ces personnages, à sa façon, lutte pour sa survie et Delannoy équilibre son intrigue de sorte qu’il ne se dégage pas de véritable personnage principal (encore moins de héros), ce qui donne une vraie modernité au film, surtout en regard de la fin qui, si elle sauve la morale, va au bout du destin tragique que chaque personnage porte en lui.



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