Intéressant film
de Jean Delannoy, qui est un bon exemple de film d’aventures, exotique, un peu
kitsch (le Macao de carton-pâte), un peu académique et emprunté (certains jeux
d’acteurs), mais avec un certain charme.
C’est dommage
que plusieurs personnages apparaissent superficiels ou surjoués (la jeune fille
naïve, le journaliste prétendant) parce qu’ils donnent un coup de vieux au film dans une intrigue qui, par ailleurs, compose une belle galerie de
personnages.
Et c’est autour
de trois personnages très différents que l’intrigue se noue : le capitaine
allemand est porté par un Stroheim fidèle à lui-même (toujours parfait pour
jouer des personnages qui ont été mais ne sont plus et auxquels il reste
l’apparat d’une grandeur passée), Mireille Balin compose une danseuse un peu
perdue, un peu lascive, un peu déçue, au ressort brisé. Son jeu très naturel
contraste parfaitement avec celui de Stroheim. Et Sessue Hayakawa forme un
inquiétant chef de mafia local. Chacun de ces personnages, à sa façon, lutte
pour sa survie et Delannoy équilibre son intrigue de sorte qu’il ne se dégage
pas de véritable personnage principal (encore moins de héros), ce qui donne une
vraie modernité au film, surtout en regard de la fin qui, si elle sauve la
morale, va au bout du destin tragique que chaque personnage porte en lui.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire