Comme pour d’autres de ses films (par exemple Dupont Lajoie), Yves Boisset s’inspire d’un fait divers réel
(l’assassinat d’un juge deux ans auparavant, peut-être – sans doute – par ceux
sur lesquels il enquêtait) pour livrer un film politique volontaire mais sans
grande finesse. Il montre ici l’étendue de la corruption dans une ville (Saint-Etienne)
et tente de comprendre les liens entre petites frappes, grand banditisme et
hommes politiques hauts placés.
Le propos est dur puisque la gangrène semble très avancée dans la
ville et que le juge a beau se remuer, chaque pas en avant lui fait entrevoir
davantage l’énormité de l’organisation à laquelle il fait face et qui, bientôt,
le dépasse complètement.
La personnalité du juge se veut assez fouillée avec, en particulier,
un regard sur sa vie personnelle et l’impact de son travail sur cette vie
privée, qu’il tente de faire avancer bon an mal an. La qualité du jeu de
Dewaere permet de relier la dureté du juge lors de ses investigations avec ces
atermoiements intimes ou des moments d’exaspération maladroite.
Si le film est assez pessimiste (malgré la toute dernière scène qui
est comme une volonté d’y croire, malgré tout, de la part du réalisateur), on
regrette que le film ne soit pas plus nuancé et que le portrait de la ville
corrompue ne soit pas peint avec plus de finesse (les méchants sont très
méchants, les menaces ne constituent pas des menaces insidieuses que le juge
ressentirait mais ce sont des menaces directes, énoncées frontalement, etc.).
A noter aussi, derrière Patrick Dewaere sur lequel le film est centré
(comme pour beaucoup de ses films), le très bon second rôle de Philippe
Léotard, en flic intègre qui soutient comme il peut le juge.
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