Divorce à l'italienne de P. Germi |
Si la question
de savoir ce qu’est un bon film peut sembler piégeuse ou spécieuse, chaque
spectateur s’est pourtant déjà posé la question ou, tout du moins, a une petite
idée personnelle de la réponse. L'idée est simplement d'énoncer quels sont les critères que l'on retient pour pouvoir en discuter.
On cherchera juste, ici, à regrouper différents éléments qui ont déjà fait l’objet de billets dans ce blog, afin d’en proposer une synthèse. L’idée est que si, dans un film, aucun des éléments proposés n’est présent, il y a sans doute lieu de s’inquiéter sur la qualité du film en question.
On cherchera juste, ici, à regrouper différents éléments qui ont déjà fait l’objet de billets dans ce blog, afin d’en proposer une synthèse. L’idée est que si, dans un film, aucun des éléments proposés n’est présent, il y a sans doute lieu de s’inquiéter sur la qualité du film en question.
- On aime
trouver, dans un film, une évolution du personnage. Autrement dit, on aime
qu’il arrive quelque chose au héros. Mais qu’il arrive réellement quelque
chose, dans le sens où ce qu’il subit le modifie et qu’il apparaît différent en
fin de film – ou au cours du film – par rapport à ce qu’il était au début.
Dans L’Intendant Sansho, c’est toute la trajectoire de Zushiô – qui est la trajectoire d’une vie – que filme Mizoguchi.
Dans L’Intendant Sansho, c’est toute la trajectoire de Zushiô – qui est la trajectoire d’une vie – que filme Mizoguchi.
- On aime aussi
trouver, dans un film, une trace de ses origines : aucun film ne naît de
rien, aucun réalisateur n’est vierge d’images et on se dit qu’il doit bien en
rester quelque chose. De même, si le film aborde un thème, une idée ou s’il
présente une esthétique particulière, on aime trouver un lien entre ce film et
ceux qui l’ont précédé et qui abordent le même thème ou suivent la même
esthétique. On aime ces dialogues d’un film à l’autre, ou d’un art à l’autre,
quand un motif est repris ou qu’il est transposé.
En adaptant, dans Le Guépard, le court roman de Giuseppe Tomasi, Visconti peint une vaste fresque emplie de toute son esthétique flamboyante. Il y dessine le portrait d’un homme d’un autre temps – le Prince Salina – qui prend conscience de son appartenance au passé. Ce type de personnage très viscontien inspirera jusqu’au Parrain de Coppola.
En adaptant, dans Le Guépard, le court roman de Giuseppe Tomasi, Visconti peint une vaste fresque emplie de toute son esthétique flamboyante. Il y dessine le portrait d’un homme d’un autre temps – le Prince Salina – qui prend conscience de son appartenance au passé. Ce type de personnage très viscontien inspirera jusqu’au Parrain de Coppola.
Le Guépard de L. Visconti |
- On aime enfin
qu’un film soit autre chose que le simple déroulé de son scénario. Il manque
quelque chose d’essentiel à un film lorsque l’image n’est rien d’autre que de
l’illustratif ou de l’informatif (ah, ces champ-contre-champs qui ne disent
rien d’autres que l’alternance de la parole dans un dialogue !).
On peut s’acharner à raconter le scénario de Suspiria, on ne dira absolument rien, au bout du compte, du film d’Argento. Autrement dit, on aimera un film qui nous dise plus – bien plus – que la simple histoire qu’il raconte.
On peut s’acharner à raconter le scénario de Suspiria, on ne dira absolument rien, au bout du compte, du film d’Argento. Autrement dit, on aimera un film qui nous dise plus – bien plus – que la simple histoire qu’il raconte.
On s’aperçoit donc que, si de nombreux chefs-d’œuvre sont irrigués par bien des motifs qui leur donnent autant d'épaisseurs supplémentaires, on a bien du mal à être touché, a contrario, par un film où aucun de ces trois aspects n’est présent.
Alors, peut-être plus sûrement que la définition d'un bon film, c’est celle d'un mauvais film que l'on vient de cerner.
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