Fameux film de
John Landis, dont l’une des originalités est de parvenir à relier des
traditions cinématographiques différentes concernant les monstres, puisque le loup-garou – qui est un monstre de la campagne, des forêts
et des landes – est projeté ici dans un univers urbain. Le film s’ouvre avec une première partie
dans les landes, séquence ponctuée par la terrible attaque sur les deux jeunes
gens, et le reste du film est à Londres, où le mal va progressivement s’emparer
de David.
Landis, ensuite,
utilise parfaitement les images mentales pour montrer la contamination
progressive, à coups de flashs, d’hallucinations, de cauchemars (l’attaque
délirante, comme une séquence de Buñuel ravagée, où des monstres
nazis attaquent des bourgeois !) et, surtout, avec la réapparition
régulière de Jack, son ami mort déchiqueté.
Le film passe
ainsi de deux jeunes gens innocents (présentés comme deux gentils moutons dans
la lande), à la prise de conscience, par le survivant infecté, du mal qui le
ronge. Landis se fait plaisir question gore et maquillage, et la célèbre scène
de la transformation en loup-garou, filmée comme un clou du spectacle, est très
réussie. Si, techniquement, elle est bien sûr aujourd’hui dépassée par les
effets numériques, elle n’a pas vieilli et reste efficace et spectaculaire.
On notera aussi
comment Landis reprend, en les modifiant, des images et des motifs classiques
du genre : par exemple en introduisant une infirmière (en lieu et place de
la prostituée, personnage typique du genre, depuis Jack l’éventreur et ses nombreux
avatars cinématographiques) ou en faisant surgir le loup-garou dans un cinéma
qui projette un film pornographique, allusion là aussi au milieu urbain sombre.
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