mercredi 9 janvier 2019

Le Loup-garou de Londres (An American Werewolf in London de J. Landis, 1981)




Fameux film de John Landis, dont l’une des originalités est de parvenir à relier des traditions cinématographiques différentes concernant les monstres, puisque le loup-garou – qui est un monstre de la campagne, des forêts et des landes – est projeté ici dans un univers urbain. Le film s’ouvre avec une première partie dans les landes, séquence ponctuée par la terrible attaque sur les deux jeunes gens, et le reste du film est à Londres, où le mal va progressivement s’emparer de David.



Landis, ensuite, utilise parfaitement les images mentales pour montrer la contamination progressive, à coups de flashs, d’hallucinations, de cauchemars (l’attaque délirante, comme une séquence de Buñuel ravagée, où des monstres nazis attaquent des bourgeois !) et, surtout, avec la réapparition régulière de Jack, son ami mort déchiqueté.
Le film passe ainsi de deux jeunes gens innocents (présentés comme deux gentils moutons dans la lande), à la prise de conscience, par le survivant infecté, du mal qui le ronge. Landis se fait plaisir question gore et maquillage, et la célèbre scène de la transformation en loup-garou, filmée comme un clou du spectacle, est très réussie. Si, techniquement, elle est bien sûr aujourd’hui dépassée par les effets numériques, elle n’a pas vieilli et reste efficace et spectaculaire.



On notera aussi comment Landis reprend, en les modifiant, des images et des motifs classiques du genre : par exemple en introduisant une infirmière (en lieu et place de la prostituée, personnage typique du genre, depuis Jack l’éventreur et ses nombreux avatars cinématographiques) ou en faisant surgir le loup-garou dans un cinéma qui projette un film pornographique, allusion là aussi au milieu urbain sombre.

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