Intéressant film
de Park Chan-wook, qui se lance dans une histoire de vampires pleine de
contrastes. Même si, après une belle première partie (l’infection, la
résurrection), le film s’épuise un peu et distille moins d’énergie, il repart
de plus belle à partir du meurtre de Kang-woo. Thirst, alors, mêle parfaitement drame, horreur et humour et il
emmène jusqu’au bout son couple infernal.
Le personnage de
Sang-Hyeon, prêtre qui devient peu à peu un vampire, est remarquable : lui
qui voulait faire le bien lutte contre ce qu’il découvre de lui-même (il doit
boire du sang frais), contre son amour pour Tae-Ju (qui l’empoisonne tout
autant que le virus), contre Tae-Ju elle-même qui, vampirisée à son tour, tue à
tort et à travers.
Le film est
évidemment aussi un remake – gore et horrifique – de Thérèse Raquin : les scènes de l’assassinat du mari gênant ou
celles où il revient hanter le couple sont délicieuses de drame ironique, de
même la mère paralytique, qui sait mais ne peut pas dire ce qu’elle sait. Thérèse Raquin n’ayant guère eu
d’adaptation réussie, on peut se demander si on ne tient pas là, au détour de
certaines séquences, ce qui se rapproche le mieux de l’esprit du roman de Zola
(notamment les amants obnubilés par le mort et qui le voient partout).
Si le film n’a
évidemment pas la même pulsion d’énergie folle que Old Boy, la puissance visuelle de Park s’exprime par fulgurances et Thirst reste à la fois dérangeant,
happant et étrange.
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