Incroyable film de
Tod Browning, qui, comme souvent chez le réalisateur, tourne autour de
plusieurs monstres (avec une ouverture presque conventionnelle pour lui avec des
avaleurs de sabre, des naines, des siamoises, etc.) et déroule un scénario
complètement délirant. Mais il s’agit de ce délire superbe des années 20 – qui
serait complètement improbable aujourd’hui, maintenant que tout s'est aseptisé – où
une idée est saisie et amenée jusqu’à son terme, sans retenue, sans peur de
choquer ou de froisser.
Un trio composé
d’un hercule, d’un nain et d’un ventriloque monte une arnaque consistant à
vendre des perroquets en faisant croire qu’ils parlent (grâce au ventriloque). Le but de la combine est d'utiliser les plaintes des clients (puisque, bien sûr, une fois rendu chez
l’acheteur, le perroquet ne parle plus) afin de s’introduire chez eux pour les
voler. Le plateau ne serait pas complet sans indiquer que le ventriloque se
déguise en grand-mère (Lon Chaney avec son goût du travestissement est génial)
qui pousse un landau dont le bébé n’est autre que le nain grimé. Un scénario
abracadabrantesque, donc, qui ose mettre au premier plan un ventriloque dans un
film muet ! On imagine, aujourd’hui, la tête d’un producteur devant un tel
scénario. Cela nous vaut quelques images géniales et drôles avec des
phylactères environnants des perroquets pour illustrer la supercherie.
Bien sûr les
choses ne se passent pas comme prévu, l’amour s’en mêle et il faudra jusqu’à un
chimpanzé (!) pour terrasser l’hercule.
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