Célèbre film de Robert Aldrich, Le Grand couteau est une charge très féroce contre Hollywood, qui est présenté comme une machine à broyer qui écrase les talents et les modèle à sa botte. Le film est néanmoins décevant
puisque, si le sujet du film est passionnant, son traitement manque d’ampleur.
Il faut dire que l'action se résume à un quasi huis clos dans le grand salon de la villa de Charles Castle.
Charles Castle, l'acteur coincé par les producteurs, a dû faire le deuil de ses idéaux. Alors, comme une
évidence, tout disparaît : il ne reste rien de sa vie.
Le film doit beaucoup à un excellent Jack Palance, qui – dès le
générique – montre très bien cet écrasement permanent qu’il subit et qui le
fait craquer peu à peu. Sa façon de se tenir et de parler (avec ce phrasé haché
et hésitant si particulier), sa manière de s’alcooliser ou de s’affaler sur les
canapés, tout montre comment Castle va
succomber, saoulé de coups, piégé par la machinerie des studios qui tiennent sa
vie, la broient et ne s’en soucient guère.
Ida Lupino, en épouse qui part et revient, est parfaite elle aussi, de
même que Rod Steiger, incroyable figure mémorable de producteur-monstre, qui avale et
détruit tout sur son passage.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire