vendredi 8 mars 2019

Ténèbres (Tenebre de D. Argento, 1982)




Giallo assez classique de Dario Argento qui tourne le dos à ses expérimentations brillantes et délirantes (Suspiria ou Inferno) pour revenir, plus sagement, aux codes habituels du genre.
On ne retrouve donc plus ni le baroquisme échevelé ni l’ambiance de cauchemar typique du réalisateur, et le film semble beaucoup plus gris et terne. Mais il contient des fulgurances stylistiques avec une mise en scène très esthétisée des (nombreux) meurtres. On retient bien sûr la séquence de meurtre des deux lesbiennes, avec la caméra qui louvoie le long de la façade, la frôlant de très près, montant et descendant d’un étage à l’autre. Ces jeux de sang sur les corps nus, ces vitres fracassées, ces rasoirs en gros plans sont autant de jeux esthétiques très réussis.


L’histoire, bien entendu, vient en second plan et, à dire vrai, on n’est guère passionné par l’enquête policière et on se prend à attendre, tranquillement, le prochain meurtre et le moment où la prochaine victime sera suivie, surprise ou prise au piège pour être égorgée ou lacérée.
Mais, du fait de l’ambiance beaucoup plus traditionnelle et malgré les coups de force de la mise en scène, le film a davantage vieilli que Profondo Rosso ou Suspiria.

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