mardi 12 mars 2019

Cinquième colonne (Saboteur de A. Hitchcock, 1942)




Si La Cinquième colonne se suit sans déplaisir, il n’est pas non plus infiniment passionnant. On a l’impression, finalement, qu’il s’agit là d’une ébauche de ce qui sera La Mort aux trousses, mais sans le génie particulier de ce film, sans son aspect virevoltant, jouissif et drôle. Beaucoup d’ingrédients sont présents mais la sauce ne prend guère.
Il est passionnant, en revanche, de réfléchir à ce qui manque à ce film par rapport à La Mort aux trousses (même si on y retrouve aussi des éléments des 39 marches ou de Soupçons).
Les intrigues ont une base commune : un faux coupable est poursuivi injustement, il va de lieu en lieu pour tenter de démasquer les vrais coupables, ce faisant il se fait prendre dans une machination qui le dépasse, croise la route d’une femme blonde dont il s’éprend et finit par s’en sortir in extremis, en crapahutant sur la Statue de la liberté. Réduit ainsi, le script rejoint celui de La Mort aux trousses (l’espionnage de l’un remplaçant le sabotage de l’autre).
Mais le film manque de ressort, il manque d’humour, la fuite de Barry Kane et son avancée dans l’intrigue sont assez mécaniques et l'on n’a pas cette impression de passer de morceau de bravoure en morceau de bravoure. L’évasion puis l’arrivée chez l’aveugle sont pourtant réussies (séquence qui évoque bien sûr La Fiancée de Frankenstein de J. Whale) mais ensuite il manque un élan certain à toute cette suite d’action.
On regrette aussi que le couple vedette ne soit pas plus glamour. Si Robert Cummings est attachant, ce n’est pas Cary Grant non plus et, pire encore, Priscilla Lane est très loin d’une Eva Marie Saint ou de toute autre héroïne hitchcockienne, blonde et sophistiquée.



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