Après son échec de Coup de cœur,
Coppola enchaîne avec des histoires d’adolescents (Rusty James et Outsiders).
Il faut dire aussi que l’état de ses finances (et de celles de sa société de
production Zoetrope Studios) l’empêche de se tourner vers des récits ambitieux
comme par le passé.
Ici il s’en remet donc à une histoire très simple (l’adolescent Rusty
James cherche à ressembler à son grand frère, ancien chef de bande, et surtout
pas à son père alcoolique) mais il ne renonce pas le moins du monde à sa mise
en scène voyante, quasi-expérimentale et à sa passion pour la technique (dont
la débauche avait plombé Coup de cœur).
C’est que, dans Rusty James, chaque
image est esthétisée, chaque plan est travaillé, chaque profondeur de champ est
explorée, quand des touches baroques, colorées, étranges, viennent transformer
le film en une étrange poésie, lente et triste, un peu perdue loin
du monde.
Cette jeunesse qui se cherche est parfaitement exprimée avec
l’admiration sans borne de Rusty James pour son frère aîné et sa volonté de lui
ressembler quand, dans le même temps, cet aîné renie justement ce qu’il a fait.
Dès lors, les vies paraissent bien vaines et futiles, achevées avant même que
d’avoir pu commencer. Le jeu absent et lointain de Mickey Rourke, qui campe un
Motorcycle Boy au visage d’ange déchu, donne une teinte poétique désenchantée et
même mortifère au film. Rarement on aura exprimé si parfaitement l’absence
d’espoir de ces jeunes désœuvrés et condamnés à un univers violent et
solitaire, sans porte de sortie vers un autre monde (le père alcoolique étant une
terrible image de ce qui les attend).
Rusty James confirme ainsi la virtuosité et l’ambition formelle intacte de Coppola, quand bien même il est perdu au milieu de ses déboires financiers qui le bornent à des récits assez simples.
Rusty James confirme ainsi la virtuosité et l’ambition formelle intacte de Coppola, quand bien même il est perdu au milieu de ses déboires financiers qui le bornent à des récits assez simples.
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