Si Coppola s’amuse comme un fou avec des raffinements de techniques et
de jeux d’images, le spectateur n’est guère emporté par cette histoire à
l’argument très simpliste (Hank et Franny, un peu usés par leur vie de couple,
se séparent puis se retrouvent), à mi-chemin entre la comédie musicale et le soap-opéra, le tout filmé dans une artificialité de studio.
Pour réaliser Coup de cœur,
Coppola s’est lancé dans des innovations technologiques coûteuses et radicales,
construisant un studio gigantesque où les différents éléments techniques
(images, sons) sont centralisés dans une régie ultra-moderne. Si cette armada technologique semble un peu vaine, certaines images, il faut bien le reconnaître, par leurs jeux de construction,
leurs superpositions, leurs lumières
contrastées, leur étrangeté aussi, sont très réussies.
On sait que Coppola est capable d’œuvres intimistes (l’excellent Conversation secrète) loin des opéras
spectaculaires façon Apocalypse Now,
mais son Coup de cœur, malgré
l’évidente virtuosité du réalisateur, semble bien pâlichon. Sans doute,
paradoxalement, sa passion pour l’innovation technique a éteint, en partie, son
énergie créatrice.
Conversation secrète, d’ailleurs, qui mettait en scène un homme bientôt prisonnier des
techniques qu’il utilise, prend alors une dimension autobiographique et
prophétique.
C’est ainsi que, après son incroyable décennie 70, Coppola ouvre les
années 80 avec un retentissant échec commercial qui plombera violemment ses
finances et lui fera perdre l’immense crédit qu’il avait auprès des
producteurs.
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