mercredi 10 avril 2019

L'Attaque de la malle-poste (Rawhide de H. Hathaway, 1951)




Western de second rang qui a cependant une part d’originalité puisqu’il confine au thriller plutôt que de dérouler les séquences classiques du genre. Il n’y a pas ici d’attaque de diligence (contrairement à ce que laisse supposer l'introduction), de duel dans le saloon ou de chevauchées épiques : le film installe au contraire un quasi huis clos dans un relais, à attendre l’arrivée de la diligence qu’il s’agit d’attaquer.
On est proche d’un film de séquestration, avec les mêmes moments de tension, les tentatives pour se libérer, les plans déjoués et l’attente du bon moment pour passer à l’action.

Si l’ensemble est bien construit, on regrette que les personnages n’aient pas davantage d’épaisseur : ils réagissent tous conformément aux prévisions, les gentils sont gentils et les salauds sont salauds ce qui enlève une bonne part de la tension, plutôt bien menée par ailleurs. Tyrone Powell campe non pas un héros (en tous les cas pas encore : « il apprend le métier ») mais davantage un homme de tous les jours qui veut sauver sa peau. C’est son personnage assez inconsistant qui pose problème, plus que son interprétation. Et l’on a des regrets : Tyrone Powell est capable de tenir des rôles beaucoup plus aboutis. Susan Hayward, de son côté, est un peu pénible, avec cette sempiternelle moue boudeuse et renfrognée. Finalement c’est surtout Jack Elam – la légendaire trogne du western – que l’on retient, avec un aspect visqueux et toxique très percutant.



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