vendredi 12 avril 2019

Nouvelle vague (J.- L. Godard, 1990)




Certes Jean-Luc Godard profite tout à la fois de son image de penseur solitaire à demi-maudit et de la résonance médiatique de la star Delon pour construire son film, mais Nouvelle vague (1) déçoit quelque peu. Moins abscons que ses précédentes réalisations des années 80, le film appartient à la catégorie de ces films pliés en deux, qui peuvent emporter le spectateur dans une autre dimension (on pense récemment à Copie conforme ou à Heawon et les hommes). Mais la froideur sèche de Godard et son incapacité à réfléchir à voix basse empêchent de plonger tout à fait dans l’histoire.
En effet, comme souvent (mais, encore une fois, de façon moins marquée que dans Sauve qui peut (la vie) ou Hélas pour moi), Godard ne veut pas d’une narration simple, mais il veut aussi qu’« on voit qu’il n’en veut pas ». Il en résulte toujours cette distance froide, lourde et singulière, très artificielle.



C’est tout à fait regrettable puisque l’argument du film est passionnant : il est question de rattraper le temps, de refaire les choses, mais différemment, pour ne pas décevoir, pour être celui qu’il aurait fallu être. Ce thème de la seconde chance, que permet d’évoquer à merveille le medium cinéma, est ici enrobé d’une lourdeur et d’une prétention pénibles.



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(1) : Le titre, s’il évoque bien sûr les années 60 du cinéma, peine à trouver sa justification dans le film lui-même.

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