Si l’on retrouve
rapidement l’univers typique de Bertrand Blier (une froideur décalée, un
penchant pour l’absurde, des passages incertains entre rêve et réalité ou des acteurs
qui jouent plusieurs personnages), Notre
histoire a bien du mal à emporter le spectateur au gré de l’histoire.
La froideur
volontaire des dialogues et cette façon de s’adresser directement au spectateur
pour raconter l’histoire fonctionnent assez mal et tendent à l’effet
inverse : au lieu de nous plonger dans l’histoire, on ressort constamment
du film.
Alain Delon est
en plus assez décevant. Il se heurte à son problème majeur : dès qu’il
accentue un élément de son jeu, il en fait trop. Ses soupirs sont forcés, sa
démarche est forcée, ses mimiques sont forcées. On le sait, Delon est condamné
au naturel le plus absolu (il n’y a guère qu’en Tancrède, dans Le Guépard, que son punch passe bien). Nathalie
Baye fait ce qu’elle peut pour se rendre distante et transparente, mais là
aussi, dans le genre, on est bien loin des meilleures actrices (Catherine
Deneuve par exemple). On peut en revanche s’amuser de voir les premiers pas de
nombreux acteurs, réduits ici à de simples apparitions (Jean Réno, Vincent
Lindon, etc.).
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