Célèbre film expérimental, Walden se veut être un journal filmé : Jonas Mekas a promené
sa caméra et a filmé l’individu ou la foule, le banal ou le singulier, Central
Park sous la neige autant que la furia des rues, captant des moments, des
ambiances, imprimant sur la pellicule l’inconnu ou la célébrité (John Lennon et
Yoko Ono par exemple). Le montage, ensuite, très rapide, saccadé, accélérant
sans cesse, délirant, transforme les images en un home-movie frénétique. Les
images se superposent, tournent sur elle-même deviennent floues et la caméra
penche, s'incline, puis se cabre brusquement, et, dans chaque séquence, l’intensité
croit sans cesse. C’est ainsi que Mekas remplace une scène du quotidien par un
maelstrom de couleurs, d’impressions et de mouvements.
Le titre Walden
évoque Thoreau : Mekas est immergé dans New York comme Thoreau l’est dans
la nature et le film fait ressorti cette humeur de la ville, des soirées, des
rencontres, des moments de vie, des saisons qui passent.
Le film est aussi un hommage aux premières vues des frères
Lumière : Mekas prend sa caméra et filme le monde autour de lui avec la
même innocence que ces premières vues historiques, même si la caméra nettement
subjective rapproche Walden davantage du regard de Vertov ou, dans sa relation
au monde, de Thoreau.
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