samedi 22 juin 2019

Walden (Diaries, Notes and Sketches (also known as Walden) de J. Mekas, 1968)




Célèbre film expérimental, Walden se veut être un journal filmé : Jonas Mekas a promené sa caméra et a filmé l’individu ou la foule, le banal ou le singulier, Central Park sous la neige autant que la furia des rues, captant des moments, des ambiances, imprimant sur la pellicule l’inconnu ou la célébrité (John Lennon et Yoko Ono par exemple). Le montage, ensuite, très rapide, saccadé, accélérant sans cesse, délirant, transforme les images en un home-movie frénétique. Les images se superposent, tournent sur elle-même deviennent floues et la caméra penche, s'incline, puis se cabre brusquement, et, dans chaque séquence, l’intensité croit sans cesse. C’est ainsi que Mekas remplace une scène du quotidien par un maelstrom de couleurs, d’impressions et de mouvements.



Le titre Walden évoque Thoreau : Mekas est immergé dans New York comme Thoreau l’est dans la nature et le film fait ressorti cette humeur de la ville, des soirées, des rencontres, des moments de vie, des saisons qui passent.
Le film est aussi un hommage aux premières vues des frères Lumière : Mekas prend sa caméra et filme le monde autour de lui avec la même innocence que ces premières vues historiques, même si la caméra nettement subjective rapproche Walden davantage du regard de Vertov ou, dans sa relation au monde, de Thoreau.


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