mardi 10 septembre 2019

Bohemian Rhapsody (B. Singer, 2018)




Biopic décevant et sans grand intérêt sur le groupe Queen, et plus particulièrement sur Freddie Mercury. Le film reste mou, sans originalité stylistique ou narrative, sans grande saveur, ce qui est quand même une performance quand on sait que le monde du rock est, par essence, un monde d’excès.
Le film raconte assez peu la vie du groupe et celle du chanteur, montrant quelques moments clefs mais rien de l’univers qui fut le leur et rien de la déferlante que constitue l’arrivée du succès (déferlante souvent accompagnée de sexe et de drogue, qui forment avec la musique rock un triptyque bien connu). On voit bien quelques moments, mais on ne ressent rien de ce qui les anime. Les excès de Freddie Mercury, sa maladie sont racontés quasiment en ellipse, comme avec une fausse pudeur : ce parti pris qui cache sous le tapis tout ce qui nuit à la légende confine à l'hagiographie.

Le réalisateur semble se concentrer sur ce qu’il pense être des moments forts : la reconstitution de concerts. Mais il y a maldonne : reconstituer scrupuleusement un moment historique (qui plus est, largement filmé, comme le fameux concert à Wembley) n’est jamais une grande performance cinématographique.
De même, on a pu gloser sur la performance de Rami Malek qui incarne Freddie Mercury mais, là aussi, être un bon imitateur n’est pas ce qu’on attend d’un acteur, qui est d’abord un créateur. Les grands rôles du cinéma sont des compositions créés de toute pièce, ce ne sont jamais des imitations, fussent-elles réussies.
Dès lors on trouvera bien peu de moments passionnants dans ce film assez plat, peut-être destiné aux fans qui seront émus de voir évoluer leur groupe favori. Mais dire d’un film qu’il est réservé aux fans montre bien, là aussi, sa faiblesse cinématographique.

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