Très bon polar
de Samuel Fuller, teinté d’exotisme, de lumière et de séquences d’action
rythmées (avec ce hold-up au pas de courses).
Le film noir des
années 40 est revisité dans une teinte plus exotique, plus colorée, mais en
gardant beaucoup d’éléments du genre. C’est ainsi que, l’air de rien, Fuller surprend
et emmène le film noir loin du film noir.
Si le film se
met en place progressivement, c’est évidemment la confrontation de Sandy Dawson
(Robert Ryan, excellent, comme toujours) et Eddie Spannier (Robert Stack, très
bon) qui porte le film : la place que laisse Sandy à Eddie, les
concessions qu’il lui fait, la façon dont il évince son second pour lui, cela
tout en doutant malgré tout de son intégrité. On a là un rapport complexe entre
deux individus tout aussi complexes.
Les scènes
finales (sur la roue) évoquent un peu Le Troisième homme, mais un Troisième
homme comme tourné en plein jour et qui ne finit pas au fin fond des égouts
mais en pleine fête foraine, en haut d’une tour.
On notera
l’intéressant jeu de Robert Stack (avec sa dégaine renfrognée et désinvolte de
bad boy mutique), que l’on retrouvera presque intact chez le Mickey Rourke de L’Année du dragon.
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