Très bon film de
Asghar Farhadi, qui, après une première demi-heure un peu moins prenante – le temps
que les choses se mettent en place –, enserre le spectateur dans une mécanique
implacable dont les multiples ressorts se dévoilent peu à peu. C’est que, à
partir de l’incident déclencheur, l’histoire est à multiples rebondissements (rebondissements
parfois un peu forcés, certes) et ce n’est que progressivement que l’on se rend
compte de tout ce qui s’est joué dans les quelques scènes d’apparence simples
du début.
Et cet incident
(tragique au demeurant) de la vie de tous les jours, sert à Farhadi de révélateur
du fonctionnement des hommes, chacun enfermé dans un système (d’honneur, de
religion) qui l’emprisonne.
Le spectateur,
qui ne souhaite rien d’autre que la situation se décante, se focalise
successivement sur différents personnages, de façon très habile et prend partie,
tour à tour, pour les différents protagonistes, chacun étant légitimement lésé. Mais,
pour lésés qu’ils puissent être, et à leur franchise supposée de départ, fait
place, progressivement, le mensonge (sauf de la part du plus vindicatif des protagonistes,
belle habileté, encore, du scénario).
Farhadi nous
plonge au cœur de la société iranienne, nous faisant scruter au plus près les ressorts
sociaux – les différences de classe sont un violent détonateur de la situation –
mais aussi religieux – la place de la femme complexifiant considérablement les
rapports humains. Et la fin est admirable de sobriété.
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