Film de second
rang de Pedro Almodovar, qui peine à captiver avec cette histoire, en se concentrant sur la figure attachante de Kika mais en déroulant une intrigue un peu mollassonne
et qui ne mène à peu près nulle part.
La pauvre Kika
subit mille malheurs mais elle garde son allant – fait de fraicheur et de
naïveté – et se remet aussitôt en selle, après chaque coup dur, et elle avance. Autour
d’elle, les personnages retors et malsains s’accumulent et profitent, à divers
degrés, de ses faiblesses.
On retiendra la
très belle séquence où Ramon comprend que Nicolas est le meurtrier de sa mère :
reprenant l’idée de Truffaut dans La Sirène du Mississipi (où c’est devant une bande dessinée de Blanche-Neige et les Sept Nains que Louis
Mahé-Belmondo comprenait qu’il se faisait empoisonner), c’est en voyant un extrait
du Rôdeur de Losey qu’il comprend ce
qu’a fait son beau-père. Cette idée sera reprise dans Parle avec elle, dans lequel Almodovar ira jusqu’à tourner le
court-métrage muet qui inspire Benigno.
Pour le reste,
le film se plait à flirter avec des idées immorales ou basses (notamment au
travers du personnage excentrique, fatigant et assez ridicule de Andrea, joué
par Victoria Abril), autant d’idées qui, si elles font partie de l’univers habituel du réalisateur, sont exposées ici sans
son génie narratif habituel. Plusieurs idées ou séquences de Kika seront d’ailleurs
reprises, avec beaucoup plus de bonheur, dans La piel que habito.
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