samedi 7 décembre 2019

Cry Freedom (R. Attenborough, 1987)




Tout en restant très académique, Cry Freedom se suit sans déplaisir, offrant un joli rebond après la mort surprenante (puisqu’elle a lieu assez tôt dans le film) de Steve Biko.
Denzel Washington – dont la sobriété de jeu est à remarquer, d’autant plus qu’elle lui fera progressivement défaut à mesure que sa carrière avancera – compose un Steve Biko humble et serein, dont le sort cruel est violemment dénoncé.
Mais, avec une ligne de mire pointée sur Woods (très bon Kevin Kline, au jeu plus complexe qu'il n'y paraît de prime abord) et non sur Biko, Richard Attenborough crée parfaitement une tension avec l’étau qui se referme sur Woods puis avec son évasion rocambolesque.


Attenborough réussit ainsi à construire un récit équilibré qui ne recherche pas l’émotion à tout prix (le film n’est jamais tire-larme, malgré la violence du massacre final, filmé dans toute sa cruauté).
Il faut bien sûr remettre Cry Freedom dans son contexte historique puisque, en 1987, à la sortie du film, l’apartheid sévissait encore. Il fait donc partie de la dénonciation médiatique recherchée par le journaliste Donald Woods (dont le film retrace l’histoire), et, de façon plus large, des pressions de l’occident contre le régime de l’apartheid.
Ainsi, quand bien même il s’agit d’un film partisan – dont on ressent quelques défauts, notamment un certain manichéisme – il n’en a pas la lourdeur fatigante. S’il milite, Richard Attenborough s’en remet d’abord à son talent de narrateur, sans chercher à asséner sans cesse son message.


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