vendredi 29 novembre 2019

Plan 9 from Outer Space (E. Wood, 1959)




Plan 9 from Outer Space est souvent précédé d’une étrange réputation : celle d’être le pire film du septième art. Et, pour faire bonne mesure on parle aussi d'Ed Wood comme du plus mauvais réalisateur de tous les temps. Si le film, effectivement, est affligeant par bien des aspects, on ne saurait toutefois jurer qu’il n’y ait jamais eu pire, tant la bêtise de certains autres films nous affole parfois.
Cela dit, tout, ici, est grotesque, bâclé, rudimentaire : de son scénario à son interprétation, en passant par les costumes ou les effets spéciaux ridicules (et par là même involontairement cocasses), il n’y a à peu près rien à sauver.
Le sujet est pourtant tout à fait classique pour le genre (c’est un mix entre les Body Snatchers et Les Envahisseurs de la planète rouge), mais tout sonne faux, tout est grossier et mal assemblé. Bien sûr le manque de moyens n’explique pas tout : construire un scénario un tant soit peu cohérent, attendre une interprétation acceptable (ou, tout du moins, une interprétation qui ne soit pas affligeante) ou s'appliquer à laisser l'ombre d'un micro hors-champ n’est guère coûteux.



Malgré ce film – ou plutôt grâce à lui et à d’autres du même acabit – Ed Wood est devenu un réalisateur culte : Tim Burton, notamment, lui a rendu divers hommages (au travers de Mars Attacks! ou, bien sûr, dans Ed Wood qui lui est consacré). Plan 9 from Outer Space occupe donc cette place singulière dans l’histoire du cinéma de science-fiction, en étant désigné comme le nanar ultime, le maître étalon du kitsch.
Mais il nous apparaît parfois que cette place est en danger, tant les abysses du cinéma sont un insondable puits sans fond et tant de nombreux réalisateurs cherchent, semble-t-il, à lui ravir son titre, à coups de scénarios navrants, de répliques crétines, de personnages idiots, d’acteurs ridicules, de musiques débilitantes et d’images amassées en une bouillie indigeste.


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