Avec son style
habituel, Eric Rohmer file dans la France profonde et disserte sur un cas local
– mais tout à fait représentatif – d’un projet municipal contesté.
Avec sa mise en
scène minimaliste, ses personnages faussement naturels et son scénario très dépouillé, L’Arbre, le maire et la
médiathèque reprend le style habituel de Rohmer avec ce cinéma si
particulier, au rythme monotone, mettant sur un même plan des moments clefs et de
longues digressions qui ne mènent nulle part. Ces séquences à demi-improvisées, immédiatement
ennuyeuses, sont malheureusement assez incontournables chez le réalisateur (surtout
avec Arielle Dombasle, à la mièvrerie maniérée épuisante, qui part dans des
diatribes écolo-bobo à deux sous).
Comme souvent, Rohmer
cadre son récit dans une narration chapitrée et organisée. Ici c’est une
succession de « si… » qui mène le récit et joue des hasards. Cela permet
au film de retomber sur ses pieds sans trop se préoccuper du lien de causalité
entre les petits récits épars qu’il propose.
On notera que si,
par certains points, le film a beaucoup vieilli (la maire en petit châtelain
qui n’a dans la commune qu’une résidence secondaire), il est sur d’autres aspects,
d’une actualité étonnante : on ne compte plus, malheureusement (et cela n’a
pas cessé depuis vingt-cinq ans…), les beaux projets prétendument modernes qui
défigurent les plus anciens de nos villages et qui, comme le dit très bien
Rohmer, cherchent à transformer la campagne en ville et à considérer (c’est sans
doute là, profondément, que le bât blesse) le campagnard en un citadin comme
les autres.
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