mercredi 18 décembre 2019

L'Arbre, le Maire et la Médiathèque (E. Rohmer, 1993)




Avec son style habituel, Eric Rohmer file dans la France profonde et disserte sur un cas local – mais tout à fait représentatif – d’un projet municipal contesté.
Avec sa mise en scène minimaliste, ses personnages faussement naturels et son scénario très dépouillé, L’Arbre, le maire et la médiathèque reprend le style habituel de Rohmer avec ce cinéma si particulier, au rythme monotone, mettant sur un même plan des moments clefs et de longues digressions qui ne mènent nulle part. Ces séquences à demi-improvisées, immédiatement ennuyeuses, sont malheureusement assez incontournables chez le réalisateur (surtout avec Arielle Dombasle, à la mièvrerie maniérée épuisante, qui part dans des diatribes écolo-bobo à deux sous).



Comme souvent, Rohmer cadre son récit dans une narration chapitrée et organisée. Ici c’est une succession de « si… » qui mène le récit et joue des hasards. Cela permet au film de retomber sur ses pieds sans trop se préoccuper du lien de causalité entre les petits récits épars qu’il propose.
On notera que si, par certains points, le film a beaucoup vieilli (la maire en petit châtelain qui n’a dans la commune qu’une résidence secondaire), il est sur d’autres aspects, d’une actualité étonnante : on ne compte plus, malheureusement (et cela n’a pas cessé depuis vingt-cinq ans…), les beaux projets prétendument modernes qui défigurent les plus anciens de nos villages et qui, comme le dit très bien Rohmer, cherchent à transformer la campagne en ville et à considérer (c’est sans doute là, profondément, que le bât blesse) le campagnard en un citadin comme les autres.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire