lundi 20 janvier 2020

Le Mans (L. Katzin, 1971)




Fils chéri de Steve McQueen qui a tenu sa réalisation à bout de bras, Le Mans réduit son pitch au suivi de la course des 24 heures du Mans. Une affaire de passionnés (la production est un gouffre maintenu coûte que coûte par l’acteur) qui s’adresse avant tout aux passionnés. Car si les aficionados s’y retrouvent (on suit les différents points du circuit – de la ligne droite des Hunaudières au légendaire virage d’Indianapolis – et on visite les cockpits au plus près des pilotes), le spectateur lambda aura de la peine à y trouver un intérêt dans ce récit sans narration réelle et sans mise en scène d’un quelconque suspense. Et, sous un autre angle, l’on reste loin du film qui fait découvrir un monde étrange et fascinant (ce que peut être une course automobile suivie de l’intérieur) : le réalisateur fait bien peu partager ce qu’il ressent.
Le film, dans le monde de la course automobile, est devenu légendaire et l’ami McQueen, avec sa combinaison, sa cagoule, sa Tag-Heuer carrée, son regard perdu au loin, est une icône. Mais, pour le spectateur de cinéma, au-delà des carences de la réalisation ou du scénario, c’est le paradoxal manque de charisme de l’acteur, par rapport à bien d’autres de ses films, qui surprend. Son jeu minimaliste se perd sous le casque et la combinaison et même la fatigue, l’extrême tension, le rythme infernal et lancinant, tout cela ne surgit pas de l’image et reste trop figé à sa place.
On préférera peut-être se tourner vers le Grand Prix de Frankenheimer, sans doute plus conventionnel (même s'il l'est trop), mais qui se fourvoie moins que Katzin et McQueen dont la grande ambition joue contre le film.





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