Si la
distribution de Malevil surprend dans un premier temps (on trouve Michel Serrault, Jean-Louis Trintignant, Jacques Villeret ou encore Jacques Dutronc),
le film, après un début très réussi, patine un peu.
Le démarrage est en effet assez remarquable pour le genre, les scénaristes américains
feraient bien d’en prendre de la graine. Plutôt que d’ouvrir le film en
montrant des personnages ne faisant rien de précis, comme on le voit dans la majorité des films catastrophe (des gens se réveillent
doucement, sont en voiture, vont chercher les enfants à l’école, etc.), Christian de Chalonge a la bonne idée de
démarrer son film sur une fausse piste. On suit donc le maire de la commune qui
reçoit quelques administrés pour un problème de voirie et la discussion, un peu
tendue, se lance. On est alors dans la cave du maire, autour d’un verre de vin.
Ces préoccupations sont très vite balayées par la déflagration et la
catastrophe en surface, qui reste hors champ. Cette fausse piste, sans aller
aussi loin que dans Psychose,
s’adapte très bien au genre : les habitants sont saisis non pas tant dans
un train-train quotidien mais dans des occupations précises qui, très vite, n’ont
plus de raison d’être.
Malheureusement,
ensuite, passé le moment de stupeur, on voit la petite société qui s’organise et
le récit retombe dans une forme assez consensuelle de film post-apocalyptique. Qu’il
s’agisse des raids des sauvages ou de la rencontre avec l’autre communauté
menée par un illuminé, cela n’est guère palpitant.
Trintignant fait
ce qu’il peut, mais son personnage très caricatural est bien peu intéressant et
la fin est assez décevante : il en ressort cette impression que le
réalisateur ne va pas tout à fait au bout de son idée. La reconquête
civilisatrice en cours semble soudainement bien peu utile (alors qu’elle était jusque là le cœur du film) et la petite communauté se retrouve tout à coup sauvée
et mélangée, en un instant, avec les sauvages qui erraient sans foi ni loi.
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