samedi 15 février 2020

Le Mans 66 (Ford v. Ferrari de J. Mangold, 2019)




Sur fond de courses automobiles, on suit assez mollement les tribulations de Carroll Shelby et Ken Miles, sans douter une seule seconde de l’issue du film. On tient là d’ailleurs le grand problème du film : la fin de l’histoire étant connue (les victoires de Ford et de la GT 40 étant parmi les plus fameuses des 24 Heures du Mans), le film aurait dû offrir autre chose qu’une forme de suspense. Or c’est bien ce qu’il ne fait pas : James Mangold bricole la réalité pour créer un suspense, il joue d’un montage, d’un rythme et d’une musique qui construisent artificiellement la tension, mais il passe tout à fait à côté de ce qu’il aurait pu faire.
L’accident fatal de Miles, en toute fin de film, à un moment dénué de tout intérêt scénaristique direct, offre d’ailleurs une idée de ce que le film aurait pu proposer : une image un peu décalée, une voiture qui s’éloigne plein pot, une sortie de route qui reste presque hors-champ, un paysage désertique, de la poussière, là-bas, au loin. A peu près l’opposé du reste du film.
Matt Damon et Christian Bale jouent mollement des rôles assez simples et Mangold reste sagement cantonné dans les canons actuels de la réalisation, s’appliquant à faire tout bien comme il faut, c’est-à-dire en faisant ce qu’on attend de lui : nulle surprise, donc à attendre du film. On peut s’endormir tranquillement devant les accélérations, les dérapages, les lunettes de soleil rutilantes, les moments d’émotion programmés, les pseudo-coups de théâtre et autres fadaises.


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