Incroyable film
de guerre, qui se veut, dans une lignée ultra-réaliste, un coup de poing à
l’adresse du spectateur. Le film plonge dans l’horreur des exactions allemandes
pendant la seconde guerre mondiale lors de l’avancée sur le front Est.
Très vite, au
travers des yeux de Fiora, le spectateur se retrouve au cœur de l’horreur, une
horreur brutale, absolue et inhumaine. Le film ne prend aucun recul : il
se veut une monstration pure de ce qu’est la guerre.
Klimov, dont on
sent la filiation avec le formalisme et le naturalisme de Tarkovsky (dans L’Enfance d’Ivan bien sûr, mais c’est
toute l’esthétique de Tarkovsky qui est évoquée ici), offre bien à ses
personnages une séquence douce et libre, sous une pluie bienfaitrice, dans
l’humus de la forêt, mais, ensuite, les bombes, le froid et le brouillard envahissent
définitivement l’écran. Le spectateur prend alors la place de Fiora (qui multiplie les regards caméra) et est
immergé, sans secours et sans limite, au cœur de l’horreur : il est forcé
de regarder la guerre sans jamais cligner des yeux.
Le film devient
alors un des réquisitoires les plus durs (et les plus efficaces) sur la guerre
en général et sur les exactions de l’armée allemande en particulier.
Sans doute le
film n’est guère plus qu’une dénonciation jetée à la figure du spectateur (il
n’est pas une réflexion, il n’est pas une analyse, il n’est pas une étude des
tenants et aboutissants de la guerre et, en ce sens, il n’est pas original),
mais la puissance de Requiem pour un
massacre est tout à fait sidérante.
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