samedi 7 mars 2020

Le Phare du bout du monde (The Light at the Edge of the World de K. Billington, 1971)




Alors qu’on pouvait s’attendre à un film d’aventures assez conventionnel, Le Phare du bout du monde surprend par sa violence impitoyable et tragique.
Malgré des maladresses qui affaiblissent le film, de nombreuses séquences sont très réussies. À commencer par l’entrée en matière des pirates et le déversement de violence sadique sur les deux infortunés compagnons de Denton qui installent un malaise sur le film. Les pirates sont des jusqu’au-boutistes, sans foi ni loi, beaucoup trop sauvages pour les conventions et les habitudes hollywoodiennes. Et, un peu plus tard, la façon dont les naufragés seront impitoyablement assassinés viendra en rajouter une couche.
Si l’ami Kirk Douglas s’en sort, il est bien le seul : Montefiore est torturé (dans une séquence qui rappelle la terrible scène de La Canonnière du Yang-Tsé de R. Wise), Arabella est sauvagement violée, et, finalement, chaque personnage, d’une façon ou d’une autre, finit tailladé, abattu, brûlé, transpercé, écrasé, etc. Même le petit singe est déchiqueté sans coup férir.
Au milieu de tant de violences, certaines séquences sont sèches et brutes (Kirk Douglas accroché à la falaise), d’autres presque baroques (lorsqu’il visite avec son compagnon d’infortune le bateau échoué), d’autres cherchent à ficher des images dans les yeux des spectateurs (Douglas encore, cette fois sur fond de mer déchaînée). Il est bien dommage que le film s’embarrasse de moments plus insipides ou gâchés, comme si le réalisateur ne parvenait pas complètement à sortir des sentiers battus du conventionnel, alors qu’il le fait remarquablement sur d’autres aspects. Mais l’ensemble laisse une impression étrange : celle d’un film d’aventures un peu décalé et bravache, qui secoue les conventions mais sans aller au bout de son idée.




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