La Reine Christine, formellement, a beaucoup vieilli :
le film semble rigide et guindé, presque théâtral. La froideur de la mise en
scène et du décor rajoutent à l’austérité. On peine à retrouver la patte de
Rouben Mamoulian, lui capable d’un style volontiers virtuose (comme dans son Docteur Jekyll et M. Hyde), et qui
semble ici suivre l’académisme le plus poussif. Certaines séquences – notamment
celle où Greta Garbo, qui se veut androgyne parce qu’elle est habillée en
homme, est prise pour tel – laissent songeur.
On garde
néanmoins à l’esprit cette volonté de faire le portrait d’une femme à la fois
attachée à sa fonction politique tout en cherchant à se réaliser personnellement,
allant jusqu’à abdiquer par amour. De ce point de vue le film est étonnamment
moderne.
Et la personnalité
de la reine et son abdication résonnent avec la volonté de Greta Garbo de se
retirer de la vie publique – alors qu’elle est une star immense à l’apogée de
sa notoriété – et de renoncer à son métier d’actrice. Et, tout comme la reine
suédoise qui quitte son trône, elle quittera définitivement le métier quelques
années plus tard, à seulement trente-six ans.
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