samedi 9 mai 2020

La Reine Christine (Queen Christina de R. Mamoulian, 1933)




La Reine Christine, formellement, a beaucoup vieilli : le film semble rigide et guindé, presque théâtral. La froideur de la mise en scène et du décor rajoutent à l’austérité. On peine à retrouver la patte de Rouben Mamoulian, lui capable d’un style volontiers virtuose (comme dans son Docteur Jekyll et M. Hyde), et qui semble ici suivre l’académisme le plus poussif. Certaines séquences – notamment celle où Greta Garbo, qui se veut androgyne parce qu’elle est habillée en homme, est prise pour tel – laissent songeur.
On garde néanmoins à l’esprit cette volonté de faire le portrait d’une femme à la fois attachée à sa fonction politique tout en cherchant à se réaliser personnellement, allant jusqu’à abdiquer par amour. De ce point de vue le film est étonnamment moderne.
Et la personnalité de la reine et son abdication résonnent avec la volonté de Greta Garbo de se retirer de la vie publique – alors qu’elle est une star immense à l’apogée de sa notoriété – et de renoncer à son métier d’actrice. Et, tout comme la reine suédoise qui quitte son trône, elle quittera définitivement le métier quelques années plus tard, à seulement trente-six ans.


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