Douglas Sirk
surprend avec ce film historique, loin des mélodrames qui feront bientôt sa gloire.
Mais, dans ce genre si particulier, il se coule avec une aisance sidérante dans
les aventures de Vidocq. L'ouverture, avec le timbre si particulier de la voix off de George Sanders, est d'une fluidité étonnante (la naissance en prison),
puis Sirk passe tranquillement d’un moment à l’autre, sautant sur quelques années,
jouant des lieux et des décors, construisant des moments intimes, saupoudrant
le tout d’intrigues policières et se permettant de jolies métaphores. C’est
ainsi que Vidocq prête son visage à Saint-Michel avant, lui-même, en fin de
film, de se transformer en Saint-Michel, en tuant en quelque sorte son dragon.
Il exauce ainsi sa bien-aimée qui voyait un saint là où il n’y avait, encore,
qu’un bandit.
George Sanders
est remarquable dans ce rôle taillé sur mesure, avec sa prestance, son charme
et son flegme britanniques. Il est parfait en gentleman cambrioleur fin,
raffiné et machiavélique. Il donne aussi une distance doucement ironique à son
personnage, qui rejoint le ton général de ce film brillant et savoureux.
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