Important film
de Alan J. Pakula, tout à fait typique des années 70 et tout à fait
représentatif de ce cinéma du complot et de la paranoïa, au milieu des films de
Sidney Pollack ou John Frankenheimer et après À cause d’un assassinat, son film précédent, fleuron du genre.
Ici Pakula s’appuie
sur l’histoire vraie des journalistes à l’origine du Watergate, scandale qui
est lui-même le climax du rapport paranoïaque entre l’Amérique et de ses hommes
politiques (après l’assassinat de JFK, le scandale des Pentagon Papers et au milieu de l’enlisement du Vietnam). Il
reconstitue pas à pas l’enquête, depuis les vérifications de routine jusqu’aux
premiers doutes importants, en passant par les rencontres avec le fameux indic « Gorge profonde » et les feux verts à répétition du rédacteur en chef Ben Bradlee.
Au milieu de
l’Amérique de Nixon, ce film aux allures de réquisitoire reprend les grandes
lignes de l’enquête de Woodward et Bernstein du Washington Post qui conduiront
à la démission de Nixon. Mais, plus que Robert Redford et Dustin Hoffman, c’est
Jason Robards, dans le rôle du fameux rédacteur en chef Ben Bradlee, qui est
remarquable.
Le cœur battant
du film est placé dans la salle de rédaction introduisant ainsi un motif
typique que l’on retrouvera souvent, et qui définit la ligne de partage (un peu
simpliste) du film : du bon côté le travail journalistique, porté par la
noblesse de mettre à jour les mensonges et les combines ; de l’autre le
pouvoir, tout à ses basses œuvres qu’il faut cacher à tout prix. On retrouvera
ce motif de la salle de rédaction aussi bien dans le Zodiac de D. Fincher que chez Spielberg avec Pentagon Papers.
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