Dans ce film
charnière de David Lean (il vient se caler entre ses films anglais et ses
superproductions américaines), on est emmené dans une Venise magnifique,
chatoyante, douce, très romantique. Si c’est là le cadre rêvé pour la rencontre
amoureuse, il en devient rapidement le seul grand intérêt du film, puisque
cette rencontre reste sans aucune surprise et qu’elle est même terriblement
prévisible. Le pseudo-twist final n’en est pas vraiment un et ne nous offre rien
d’autre que des scènes banales d’adieux.
On est très loin
des vibrations intimes et immenses de Brève rencontre, on est bien loin, aussi, de la complexité psychologique de La Fille de Ryan. Sans épaisseur psychologique,
sans surprise, sans lyrisme, sans émotion, il reste du film Venise, que l’on a
rarement vu filmée avec tant de charme.
Katharine
Hepburn est, de son côté, fidèle à elle-même : jamais naturelle, bien peu
crédible avec son jeu forcé et exagéré. Toujours associée aux mêmes rôles (ici
la vieille fille toujours un peu en retard, perdue et naïve), elle n’aide pas
beaucoup pour rendre crédible cette rencontre amoureuse.
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