jeudi 24 septembre 2020

Contagion (S. Soderbergh, 2011)

 

Prenant avec sérieux le genre (celui du film catastrophe s’appuyant sur une épidémie, tels que Alerte ! ou L’Armée des douze singes), Steven Soderbergh cherche à construire un ensemble réaliste, ce qui constitue sans doute son apport principal. Mais on notera que ce n’est guère un intérêt cinématographique.
Suivant les codes du genre, il se heurte, comme tant d’autres films catastrophe, au problème d’échelle : comment rendre compte d’une catastrophe mondiale et, dans le même temps, suivre des destins individuels ? Soderbergh y parvient parfois, par exemple lorsqu’il suit le père de famille qui découvre que sa femme, première victime de l’épidémie, l’a trompé, mais se perd un peu à d’autres moments, par exemple lorsque le docteur Orantes, envoyée par l’OMS, est prise en otage par des villageois. Mais il saisit néanmoins de nombreux aspects du problème, depuis la mauvaise influence des blogueurs jusqu’aux drames familiaux en passant par les laboratoires de recherche.

L’ensemble emporte parfois par son rythme efficace, mais il est aussi brouillon et trop mécanique et, finalement, attendu. Il faut dire aussi que le scénario qui, dans un premier temps, l’inspire (en créant un emballement lié à l’épidémie qui se répand), se retourne contre le réalisateur : puisqu’il s’agit de brosser le portrait type d’une pandémie (apparition, développement, découvertes médicales, vaccination, happy end, etc.), le spectateur ne risque guère d’être surpris.

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