Pour saisir
l’intérêt très relatif de Keoma, il
faut rappeler que, mis à part une petite dizaine de films (réalisés, notamment,
par les trois Sergio – Leone, Corbucci et Solima –), les plusieurs centaines de
westerns italiens apparus en une grosse dizaine d’années à partir de 1964 ont
tout du cinéma d’exploitation et qu’ils cherchent à extraire le maximum du
filon ouvert par la Trilogie du dollar de Leone. Et, après avoir accumulé les
poncifs aussi bien dans ses scénarios que dans sa mise en scène, le genre
s’épuisera de lui-même à l’orée des années 80.
Keoma vient donc en queue de comète de ce
filon exploité avec avidité et, tout en ressassant des idées et des motifs vus
mille fois, il manie néanmoins quelques images intéressantes. La violence y est
davantage mélancolique et sans aucune ironie (le western italien, passé par
tous les avatars, s’est auto-enterré à coup de parodies pénibles) : la fin
du genre n’est pas loin.
Franco Néro
reprend une nouvelle fois son rôle légendaire de pistolero hirsute (même si,
ici, il devient Indien, ce qui n'est pas sans évoquer La Porte du Diable.), pistolero qui revient mettre un peu d’ordre (colt au poing) dans
la ville de son enfance, où un baron local a pris violemment les rênes.
On notera aussi la mélodie lancinante qui revient et accompagne les apparitions du héros, héros nostalgique, conscient que son monde – celui du western italien – n’est plus très loin de la fin.
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