mardi 27 octobre 2020

Keoma (Keoma il vendicatore de Enzo G. Castellari, 1976)



Pour saisir l’intérêt très relatif de Keoma, il faut rappeler que, mis à part une petite dizaine de films (réalisés, notamment, par les trois Sergio – Leone, Corbucci et Solima –), les plusieurs centaines de westerns italiens apparus en une grosse dizaine d’années à partir de 1964 ont tout du cinéma d’exploitation et qu’ils cherchent à extraire le maximum du filon ouvert par la Trilogie du dollar de Leone. Et, après avoir accumulé les poncifs aussi bien dans ses scénarios que dans sa mise en scène, le genre s’épuisera de lui-même à l’orée des années 80.
Keoma vient donc en queue de comète de ce filon exploité avec avidité et, tout en ressassant des idées et des motifs vus mille fois, il manie néanmoins quelques images intéressantes. La violence y est davantage mélancolique et sans aucune ironie (le western italien, passé par tous les avatars, s’est auto-enterré à coup de parodies pénibles) : la fin du genre n’est pas loin.
Franco Néro reprend une nouvelle fois son rôle légendaire de pistolero hirsute (même si, ici, il devient Indien, ce qui n'est pas sans évoquer La Porte du Diable.), pistolero qui revient mettre un peu d’ordre (colt au poing) dans la ville de son enfance, où un baron local a pris violemment les rênes.

On notera aussi la mélodie lancinante qui revient et accompagne les apparitions du héros, héros nostalgique, conscient que son monde – celui du western italien – n’est plus très loin de la fin.



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