Étrange film d’Hitchcock, unique à bien des égards dans sa filmographie. Bien loin des thrillers au cordeau qui feront sa renommée, il s’immisce ici dans la comédie (presque) musicale. C’est que le film est une fantaisie historique, s’amusant à broder des situations autour de la composition du Beau Danube bleu, avec un Johann Strauss écrasé par son père (l’idée est amusante mais totalement fausse : Le Beau Danube bleu a été composé après la mort de Strauss père). Sans vraiment aller jusqu’à la comédie musicale, Hitchcock joue avec les codes du genre et, entre quelques répétitions de musique, il montre Strauss comme un gentil naïf coincé entre une fiancée un peu niaise, un père écrasant, une femme mure qui sait ce qu’elle veut et un mari jaloux (qui rêve de duels pour sauver son honneur).
Hitchcock
ridiculise en passant la création artistique (c’est en visitant la pâtisserie
que Strauss est inspiré par les cadences du travail des ouvriers) et il
revisite ainsi avec amusement l’un des airs les plus connus (et les plus
galvaudés) de la musique occidental. Il s’offre aussi un premier moment de
concert, motif qu’il reprendra en l’amplifiant dans L’Homme qui en savait trop, en particulier dans sa seconde version.
Ce
film-curiosité assez réussi dans son genre (quoique mineur dans la filmographie
du maître) restera sans suite et Hitchcock se tournera à nouveau vers son genre de
prédilection en enchainant avec L’Homme
qui en savait trop et Les 39 marches.
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