Dans ce premier
film, Sean Durkin arrive à trouver un ton juste dans un exercice difficile. C’est
qu’il cherche à saisir un moment particulier de la vie de Martha, lorsque, échappée
de l’emprise d’une communauté et alors qu’elle est prise en charge par sa sœur,
elle se retrouve seule et perdue.
On comprend peu
à peu, en filigrane, que c’est par rejet du joli monde que sa sœur représente
(beau métier, aisance financière, train-train d’une vie bourgeoise, tranquille
et conventionnelle), qu’elle a pu se faire happer dans une
« famille », en réalité une communauté sous l’emprise de Patrick, le
gourou no-limit. Si l’opposition des genres est un peu facile et forcée, le scénario,
qui ne dit pas tout, laisse de l’espace au spectateur. C’est là, sans doute,
que se trouve la réussite du film.
Le jeu de Elisabeth
Olsen est remarquable : elle parvient à incarner une Martha qui n’est jamais tout
à fait présente, hantée et happée par son passé, avec toutes ces images et ces
sensations qui lui reviennent. Cet entre-deux difficile est parfaitement saisi.
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