Dans un film très bien emmené, Martin McDonagh s’appuie sur le thème classique de la vengeance pour l'explorer de façon finalement assez conventionnelle mais très bien amenée.
Si le film
semble au départ n’être qu’un cri de justice d’une mère qui se désespère de l’inefficacité
de la police à retrouver l’assassin de sa fille, il devient rapidement – et le shérif le comprend très bien (« c’est
une déclaration de guerre » dit-il) – une vengeance. Le cinéma a, à de
nombreuses reprises, illustré ce thème en montrant qu’il ne menait pas à l’apaisement,
bien au contraire (on pense à L’Homme de la plaine ou à Que la bête meure).
Dès lors cette idée de vengeance va entrainer Mildred dans un cercle de
violence et d’enfermement. C’est la mort du shérif, paradoxalement, qui va faire
sortir de sa route ce cheminement trop attendu et le faire décanter. C’est à
partir de cette inflexion que le film est remarquable.
L’interprétation
est un bel atout du film avec des personnages charismatiques. Et, plus que les interprétations
de Frances McDormand ou de Woody Harrelson, c’est celle de Sam Rockwell que l’on
retient. Son personnage fait une jolie volte-face au cours du film : commençant comme un prototype
habituel du bad cop raciste, il subit un chemin de rédemption radical qui le
rapproche, peu à peu, de façon surprenante mais inexorable, de Mildred.
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