jeudi 4 mars 2021

Voici le temps des assassins (J. Duvivier, 1956)

 

Grand film de Julien Duvivier qui emmène son humeur sombre habituelle très loin à travers ce drame en forme de thriller qui dresse un portrait très noir de l’âme humaine.
Gardant un zeste de ce réalisme poétique qui enveloppait ses films d’avant-guerre les plus célèbres (La Belle équipe, Pépé le Moko, etc.), il continue de peindre avec réalisme (magnifique reconstitution de la vie trépidante aux Halles de Paris) mais il distille à son film une tension propre au film noir.
Commençant comme un drame romantique assez conventionnel – avec un Gabin bourru mais gentil et une Danièle Delorme toute fragile –, le film, très vite sort de cette fausse piste en semant le doute sur ce qui se trame réellement. La suite, alors, ne sera que le déroulement d’un machiavélisme sordide. Si Gabin est parfait en aubergiste perdu entre des tensions qui s’accumulent et si Duviver peint des portraits de femmes terribles (avec Gabrielle ou la mère de Châtelain), on retiendra surtout Danièle Delorme qui est remarquable dans un rôle difficile.
La fin, comme souvent chez Duvivier, est terrible et sans concession, faisant des ravages chez les survivants.
On est un peu surpris que ce film – de la même veine que Les Diaboliques par exemple – n’ait pas eu de véritable influence en France, quand, en Italie ou même aux USA, de nombreux films apparaissent aujourd’hui comme de lointains descendants (on pense au giallo notamment), influencés par tant de noirceur et de cruauté.




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