Étonnant film, très poétique, qui joue sur un romantisme
fantastique qui constitue une forme de sous-genre à Hollywood (où Peter
Ibbetson ou L’Aventure de Mme Muir
sont les plus fameuses réussites). Pour évoquer ces rencontres entre Eben et
Jennie (Joseph Cotten et Jennifer Jones) qui défient le temps et se font hors du monde, Dieterle filme un
New-York hivernale, s’extrayant de la ville pour aller dans les parcs emplis de
neige, dans une lumière étrange et douce. La séquence finale, avec ses bobines
de couleurs vertes, devient fantasmagorique et bientôt redoutable, lorsque la
tempête se lève et que les vagues déferlent sur le phare. Et l’image finale,
calme et douce, en couleurs, vient comme un dernier contraste entre tout ce qui
a précédé. Et on ne sait discerner complètement entre les rêves et la réalité à
l’origine de ce tableau qui concrétise ces pulsions de l’artiste.
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