Incroyable court métrage de George Méliès qui délivre ici,
en moins de deux minutes, tout son génie.
Méliès, qui sera l’apôtre de tant de scènes fantastiques et
enchantées, restreint ici la narration à un minuscule épisode très banal (un homme
se déshabille au moment d’aller se coucher) mais dont il va tirer, par la grâce
du cinéma, une puissance étonnante. C’est que derrière la simplicité du sujet,
apparaît bientôt une aliénation irrépressible quand on comprend, après plusieurs
échecs de ce pauvre bougre, qu’il ne peut se déshabiller. Jouant
merveilleusement de ses habituels trucages qu’il utilise comme un mauvais sort
jeté contre lequel on ne peut rien, Méliès rend fou le protagoniste et le
spectateur sent cette folie le parcourir dans cette ronde infernale qui ne
saurait cesser.
On a beau le savoir, le génie de Méliès claque ici une nouvelle fois comme un fouet alors que la magie du cinéma, bien plus qu’une démonstration technique de jeux de trucages, devient une mécanique inouïe qui rend fou.
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