Remarquable film de Edmund Goulding, porté par une histoire
à la fois saisissante et féroce et joué par un Tyrone Power impeccable.
La trajectoire circulaire de Stan Carlisle, qui part de la
foire et y retourne – et avec quelle déchéance ! – le mêle à des
intrigues, des trahisons, une façon d’user et d’abuser des autres (les femmes,
les spectateurs crédules) et puis bientôt l’hubris du succès qui le touche, tout
cela le conduit à la déchéance annoncée très tôt, avec le Geek – sorte de freak
des bas-fonds – et qui évoque la Gloïre de Boris Vian.
Si Tyrone Power apparait dans certains rôles un peu trop
lisse et sage, il est ici exceptionnel, avec son regard noir qui porte parfaitement
le destin terrible qui l’attend.
Le film est prenant, enlevé, sombre et Goulding, avec habileté, construit un personnage à la fois complexe et à l’épaisseur dramatique forte, tout en se gardant de définir clairement les limites de son ambition ou de sa folie (avec la magnifique séquence de la mort de Pete ou encore les sirènes que l’on entend et à propos desquelles on ne saura jamais si elles annoncent la police ou si elles ne sont que le fruit de la folie de Stan).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire