Cette adaptation de l’immense roman de Kessel laisse (forcément)
sur sa faim. Malgré deux bons interprètes (Omar Sharif et Jack Palance font un
Ouroz et un Toursène convaincants, chacun dans leur style) et malgré des
paysages parfois magnifiques (dès le générique), on ne retrouve guère le
souffle épique et romanesque du roman, ni le rapport majestueux et dantesque à
la Nature, au minéral et aux Dieux inconnus qui façonnent le monde. Mais, si l’on
sait John Frankenheimer capable de fulgurances stylistiques (voir sa trilogie de la paranoïa),
en revanche il n’est pas du tout un cinéaste de l’épique. Il eût fallu un Ford,
un Hawks ou un Kurozawa pour bien filmer une Nature englobante et
au-dessus des Hommes. Ou alors, pour une autre relation à la Nature, aller du
côté du mysticisme d’un Malick ou d’un Herzog.
Ainsi, malgré quelques bonnes séquences (le Bouzkachi), Frankenheimer,
finalement, peine à toucher à travers le parcours pourtant inouï d’Ouroz et
a bien du mal à retranscrire ce qui peut se passer à l’intérieur de son crâne et à montrer combien son trajet démentiel le façonnera.
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