Parfaite adaptation de Simenon, La Neige était sale plonge le spectateur
dans l’ambiance sournoise et dure de l’Occupation, entre ceux qui font ce
qu’ils peuvent et ceux qui en profitent. Et, au milieu de ce petit monde, Franck
Friedmayer, indifférent au monde et narquois, fait ses petits trafics. Mais il
est un homme brisé depuis longtemps – traumatisme d’enfance, nous dit le film –
et il tente le Diable sans cesse (on n’est pas loin de l’acte gratuit de
Lafcadio dans Les Caves du Vatican).
Il est rare de construire un film sur un personnage si antipathique, mais Daniel Gélin est remarquable : son regard noir, sa voix cassante et cette manière de parler à la fois lapidaire et sans intonation font merveille. Il rend crédible l’éveil tardif et malhabile d’un sentiment chez ce personnage détruit avant même d’être. La séquence finale est très réussie et répond au prologue osé où Luis Saslavsky annonce d’emblée la fin du film. Car ce n’est pas dans le scénario que se joue le film, mais bien dans l’évolution du personnage et la représentation à l’écran de ce qui lui donnera une prise de conscience progressive du monde et des autres.
Il est rare de construire un film sur un personnage si antipathique, mais Daniel Gélin est remarquable : son regard noir, sa voix cassante et cette manière de parler à la fois lapidaire et sans intonation font merveille. Il rend crédible l’éveil tardif et malhabile d’un sentiment chez ce personnage détruit avant même d’être. La séquence finale est très réussie et répond au prologue osé où Luis Saslavsky annonce d’emblée la fin du film. Car ce n’est pas dans le scénario que se joue le film, mais bien dans l’évolution du personnage et la représentation à l’écran de ce qui lui donnera une prise de conscience progressive du monde et des autres.
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