jeudi 8 septembre 2022

Le Passager de la pluie (R. Clément, 1970)

 



René Clément, capable de très grands films, signe ici un thriller très inégal et finalement bien décevant.
Le film démarre pourtant avec des scènes chocs qui lancent parfaitement l’histoire, mais très vite, étonnamment, le cœur du sujet dérive. En effet, la pauvre Mélancolie se fait violer d’emblée, ne dénonce pas son agresseur et finalement le tue, alors qu’il était resté caché dans la cave. Mais, au lieu de travailler ce traumatisme, au lieu de considérer Mély comme une victime, le film va la montrer toujours comme une coupable qui va devoir passer son temps à nier son crime, à dissimuler les preuves de sa culpabilité, à jouer au chat et à la souris avec un enquêteur. Il faut dire que cet enquêteur est on ne peut plus énigmatique, mais énigmatique sans raison (si ce n’est pour titiller artificiellement le spectateur) : on ignore pourquoi il ne joue pas carte sur table et ne dit pas qui il est (on pense qu’il est un tueur ou un mafioso alors qu’il est colonel dans l’armée…). La fin, alors, est très convenue et courue d’avance.

Il faut dire aussi qu’on voit rarement des films aussi mal joués. Charles Bronson reste, comme toujours, très taiseux et énigmatique : on voit combien il est coincé dans son personnage de western (où son laconisme y fait merveille, mais ici il est inutile et surjoué). Quant à Marlène Jobert qui est de tous les plans, elle est une bien piètre actrice. Chaque expression, chaque ton de voix, chaque mimique : tout est forcé, artificiel et sans émotion.

 

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